Cet été, nous sommes partis trois semaines au Canada. Une part importante dans la préparation du voyage pour moi consiste à bien choisir les romans que j’emporterai dans ma valise. Un choix cornélien ! J’essaie de varier les lectures, de trouver le bon ton pour des vacances (je me souviens d’avoir lu Les Bienveillantes sur la plage, la dureté du roman avait effacé toute la lumière et la chaleur du soleil) et surtout (surtout !) d’avoir assez de lectures pour l’entièreté des vacances.
Dans cet article, je vous présenterai brièvement les romans que j’ai emmenés avec moi en espérant vous inspirer pour vos futures vacances.
Le chagrin des vivants de Anna Hope
Corps et âme de Frank Conroy
Ce roman m’a touché en plein cœur. Que ce soit par la finesse de l’écriture, la justesse des mots choisis, la musique que l’on ressent et que l’on entend à travers les pages, j’ai été transportée par cette histoire qui raconte le don de Claude pour le piano. Chaque fois que je refermais ce livre, je restais quelques minutes les bras ballants, ne pouvant penser à autre chose qu’à l’immense pouvoir de la musique, qu’à la musicalité des mots de Frank Conroy, qu’à la musicalité de la vie tout simplement. Les mots me manquent pour vous décrire ce que j’ai ressenti lors de cette lecture. Je dédierai certainement un article à ce seul livre. Mélomanes, n’attendez pas !
Il était une lettre de Kathryn Hughes
Un vrai livre de vacances ! Histoire captivante, roman difficile à lâcher, quelques clichés et lourdeur, certes, mais que l’on pardonne aisément car il se lit facilement. Deux époques différentes, deux histoires d’amour brisées, deux destins de femmes meurtries par la vie, des secrets, une lettre. Cette lettre peut-elle changer la trajectoire de plusieurs personnes ? Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le loisir de vous plonger dans ce roman passionnant.
Belle d’amour de Franz-Olivier Giesbert
Passionnée par le Moyen-Age, j’ai tout de suite été attirée par ce roman et je l’ai acheté sans prendre la peine de me renseigner davantage sur celui-ci. Une histoire au temps des croisades, je n’avais pas besoin d’en savoir plus. Mais cette lecture m’a apporté tellement « plus », justement. L’histoire de Tiphanie, notre héroïne entrainée dans les tourbillons de la dureté de la vie médiévale – surtout pour une femme -, se voit souvent interrompue par les digressions du narrateur (qui ressemble étrangement à l’auteur) et par de nombreux dialogues entre l’auteur et son personnage dont j’ai trouvé le tour littéraire très intéressant. Au travers de l’histoire des Croisades, l’auteur tente de faire un parallèle avec notre histoire politique et religieuse actuelle. J’ai lu certaines critiques qui lui reprochaient de mettre dans la tête d’une femme de cette époque des idées trop modernes. Si d’un point de vue historique, elles n’ont pas tort, faut-il pour autant décrier ce roman (et j’insiste sur ce mot)? Tiphanie et son histoire ne servent-elles pas de point de départ pour lancer des pistes de réflexion sur l’Islam et la religion chrétienne ainsi que sur la place de la femme dans la société ? Voici là une belle réflexion sur le lien entre vérité, réalité et fiction, sur la position difficile des romans historiques. Si la question vous intéresse, je vous conseille vivement HHhH de Laurent Binet ou encore le fameux D’après une histoire vraie qu’on avait abordé en décembre dernier. Roman à ne pas prendre au pied de la lettre mais qui porte à réfléchir.
Juste avant le bonheur de Agnès Ledig
J’ai découvert cette auteure il y a peu avec Marie d’en haut, et ce roman-ci m’attirait tout particulièrement. Ce roman c’est la Vie. La vie avec ses coups durs, ses moments de faiblesse, ses épreuves mais aussi avec ses instants de douceur, d’espoir, d’amour ; la vie comme une aventure dans laquelle se côtoient les hauts et les bas ; la vie faite de rencontres inopinées, d’accidents, de miracles. C’est ça, la vie pour Julie et son petit garçon Lulu, pour Paul et Jérôme qui vont entrer dans son quotidien difficile et le bouleverser, pour tous les personnages de ce roman qui doivent réapprendre à apprécier les petites choses de la vie qui font le bonheur. Je vous le conseille vivement !
Toute la lumière que nous ne pouvons voir de Anthony Doerr
Il y a différentes manières de choisir un roman dans une librairie. Notre regard peut être interpellé par le nom d’un auteur que l’on connaît et que l’on apprécie (je ne peux pas m’empêcher d’acheter les nouveaux romans de Valentine Goby, Nancy Huston, Vincent Engel ; la liste est longue, je m’arrête là !), par un thème qui nous est cher (Belle d’amour en est un bon exemple), par une jolie couverture (c’est le cas pour le roman suivant) ou encore par la mention d’un ou plusieurs prix remporté(s) par un livre. Toute la lumière que nous ne pouvons voir en a gagné quatre, dont le prix Pulitzer, ce qui m’a donné envie de l’acheter.
En général, je ne fais pas spécialement attention à ces prix – ou du moins ils ne sont pas un critère pour choisir un livre – mais ici je me suis laissé tenter. Il faut dire que le résumé avait de quoi me donner l’eau à la bouche. C’est l’histoire de deux destins qui vont se croiser durant la Deuxième Guerre mondiale, celui de Marie-Laure jeune aveugle qui se réfugie chez son oncle à Saint-Malo et celui de Werner, orphelin allemand, très doué pour les transmissions radios. A cela s’ajoute la légende d’un mystérieux diamant aux pouvoirs d’immortalité… Finalement, je n’ai pas été transportée par ce livre même si il ne m’a pas déplu. Je n’y ai vu qu’un livre certes agréable mais loin du chef d’œuvre annoncé. C’est parfois le problème de lire un livre parce qu’il a gagné un prix : nos attentes sont parfois trop hautes et l’on se retrouve déçu… (J’en parlais déjà ici.)
L’embellie de Audur Ava Olafsdottir

C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande. En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu’à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme presque sourd et affublé de grosses loupes en guise de lunettes.
J’avoue ne pas avoir terminé ce livre. Je n’ai pas réussi à rentrer dans la peau de cette héroïne étrange, pas réussi à m’accrocher à l’histoire. Cela ne m’arrive pas souvent d’arrêter un livre en cours mais je crois que je n’étais pas dans les bonnes conditions pour le lire. J’attends donc le bon moment pour le reprendre et l’apprécier à sa juste valeur.
