Patience, au bout de la patience, il y a…le ciel.
Trois femmes, trois histoires, trois destins tristement condamnés par cette litanie que répètent au fil des jours pères, oncles, et même mères ou tantes, soumises elles aussi après avoir cédé. Ces trois destins sont liés à des mariages forcés: la première femme devient la 2e épouse d’un homme d’âge mûr alors qu’elle était amoureuse d’un jeune et que son souhait le plus cher était d’étudier la pharmacie, la 2e est victime de violences connues de tous de la part de son jeune époux imbibé d’alcool et de drogue et la 3e est une première coépouse écartée par la suivante…
Prisonnières toutes les trois, elles décident, chacune à sa façon, d’aller loin, très loin, pour échapper à leur destinée et s’affranchir de leur condition.
Par le biais de ce roman fort, l’autrice peule, Djaili Amadou Amal, dénonce la violence faite aujourd’hui aux femmes de son peuple. Une plume puissante, trois récits courts, percutants et tragiques sur la condition des femmes au Cameroun dans un milieu privilégié aux mœurs patriarcales et ancestrales révoltantes. Notons qu’elle a aussi créé en 2012 l’Association des femmes du Sahel dont le leitmotiv est : »Le premier mari de la femme, c’est le diplôme. » Consciente que la tradition est le socle de l’identité de ces femmes, elle les sensibilise aussi à considérer les impératifs de progrès et d’émancipation sociale. Ce roman Les impatientes y contribue sûrement.