Bien que je me sois dirigée vers des études de littérature française, celle de nos voisins insulaires m’a toujours intéressée. J’ai dévoré quelques romans de Jane Austen, beaucoup entendu parler de Virginia Woolf et des sœurs Brontë par une de mes amies qui rédige actuellement une thèse en littérature anglaise, vu au théâtre les chefs d’œuvres de Shakespeare, et la matière de Bretagne et les romans arthuriens me fascinent depuis longtemps. Je ne peux portant pas vraiment dire que je connais réellement cette littérature. Le titre de ce roman m’a donc directement attiré et j’avais hâte d’en savoir plus sur ces fameux romans anglais.
Ma curiosité intellectuelle et littéraire a été assouvie. Au travers des pensées de l’héroïne, Juliet, j’ai appris énormément de choses sur Jane Austen, Charles Dickens, Emily Brontë, Virginia Woolf, et j’en passe. Chaque interaction avec un personnage, chaque ressenti est un prétexte pour raconter l’histoire d’un de ces romans qui semblent habiter pleinement Juliet, pour expliquer l’impact de la littérature anglaise sur la société de l’époque ou encore une façon pour notre héroïne de comprendre ses émotions et de la guider dans ses choix de vie. En effet, celle-ci voit en ces romans anglais un miroir de sa vie. Un bel hommage à cette littérature qui a tant à offrir !
L’histoire en tant que telle – et surtout la manière dont elle est traitée ! – par contre… Beaucoup de clichés pour raconter comment Juliet, mère de trois enfants et mariée à François, voit sa vie basculer lorsqu’elle fait la rencontre du séduisant Jeremy avec qui elle revit une passion flamboyante. Le sujet a déjà été abordé par de nombreux romans, films, séries et manque sérieusement d’originalité.
Je revendique les sentiments. Je veux dire que je revendique vouloir vivre dans le sentiment. Ce n’est pas de la fragilité, c’est une philosophie que j’assume. Je pense que si les gens s’écoutaient davantage, ils trouveraient une autre façon de mieux vivre pour eux et pour les autres.
Juliet est marquée, imprégnée d’un romantisme aux humeurs de la nature et du poids effrayant des choses invisibles, tout ce qui fait cette littérature ; de la prégnance des origines et des conventions sociales qu’elle retrouve chaque jour dans son métier de sociologue. C’est aussi la sensation d’un solitude profonde – littéraire, justement, complexe et subtile – qui surgit plusieurs fois au cours d’une seule journée : un climax qui la talonne tout au long de son existence. Une tentation, dans son itinéraire féminin, d’imaginer que sa vie pourrait être un roman et que par conséquent, toutes les réponses à ses questions existent déjà. Il suffit de chercher. Il suffit de lire.