Ma Reine de Jean-Baptiste Andrea est l’adolescente que Shell rencontre et qui l’emmène dans le monde imaginaire qui lui va si bien. Enfant différent, « beau comme une Alfa Romeo mais avec un intérieur de 2CV », il se sent mis à l’écart et quand ses parents décident de le placer loin de chez lui, il prend son baluchon et part seul dans le maquis provençal pour montrer qu’il est capable de devenir un homme.
C’est là qu’il trouve Viviane, fillette blessée elle aussi, et Matti, le berger étranger qui ne parle jamais et avec qui il noue une relation vraie et respectueuse. Ces deux rencontres font grandir Shell et s’il quitte le monde à la fin du roman, c’est serein et heureux d’avoir pu vivre enfin à la hauteur de ses rêves.
J’ai trouvé dans ce roman
- une touche de poésie, d’imaginaire et d’enfance
- des paysages et une nature sauvage qui ouvrent à un monde onirique, tellement différent de notre vision d’adulte rationnel
- un regard de l’intérieur sur le monde du handicap et de la différence
- un petit air de conte de fées ou de Petit Prince émerveillé pour qui, à l’instar de Shell, « on ne voit bien qu’avec le cœur »
Comment l’auteur nous parle-t-il de son livre ?
Je trouve le monde très pessimiste. On ne parle que de ce qui va mal (et bien sûr, nombre de choses vont mal). Nous perdons par habitude, ou par paresse, notre capacité d’enchantement. Je ne dis pas que nous sommes incapables d’émerveillement, au contraire. Un paysage peut nous exalter, quelques notes de musiques, une relation… Tout le monde en fait l’expérience. Mais nous avons du mal à « retenir » ces moments. Ils ne nous rendent pas meilleurs et ne changent pas nos vies. Bien vite, le quotidien reprend ses droits. Je voulais donc raconter l’histoire d’un enfant qui lui, retient tous les bonheurs qu’il rencontre – certains sont pourtant bien minces. J’espère que les lecteurs, une fois le livre refermé, auront un peu de ce héros en eux. Qu’il rajeunira leurs yeux comme il a rajeuni les miens.
Ma Reine est paru aux Editions L’iconoclaste en 2017.

Ma reine – Jean-Baptiste Andrea – Plaisirsdelire